vendredi 18 avril 2014

Réaliser une toiture végétalisée


Les quelques dépendances autour de notre vieille maison (en date du 18e siècle !!) sont le théâtre de nos expérimentations.

Les limites de propriété n'étant pas très claires au moment de l'achat de l'ensemble, nous nous sommes retrouvés, avec notre voisin également nouvellement propriétaire, avec bâtiment en co-propriété si on peut dire. En fait le bâtiment nous appartenait à chacun pour plus ou moins moitié mais avec une limite en diagonale. Oups !

Ce bâtiment était composé par :
- un petit atelier
- 2 porcheries
- des toilettes
- une buanderie
- une remise en bardage bois

Heureusement, nous avons la grande chance d'avoir des voisins avec lesquels on peut discuter et nous n'avons pas manqué de le faire. Tout ça aurait pu mal tourner puisque nous souhaitions conserver notre partie et lui voulait absolument détruire la sienne.

Nous l'avons donc autorisé à le faire de son côté en lui demandant toutefois de respecter une certaine logique nous permettant de conserver notre part.

Nous souhaitions également conserver l'une des porcheries qui se trouvait justement au milieu de la limite de propriété.
Bref, au final, nous avons peu conserver notre buanderie et la remise ainsi que la porcherie. Cette dernière se trouvait simplement privée de toit.

Voilà, on arrive à l'essentiel : le toit !

J'ai longtemps réfléchi à la meilleure façon de couvrir de petit bâtiment qui fait environ 2 m sur 2,5 m, à la louche.
Au final, j'ai souhaité saisir l'occasion pour tester le principe de la toiture végétalisée en auto-construction et c'est là que les choses se sont vraiment compliquées. J'ai commencé par faire des recherches sur internet et en me plongeant dans des livres vraiment très intéressants (édition Terre Vivante).
Le gros du problème a été de trouver le matériel pour une si petite surface.
Nous avons donc décidé de procéder par étapes pour, dans un premier temps, simplement protéger les murs de la petite porcherie.
J'oubliais de préciser que les murs sont réalisés en briques de sable et en pierres de grès rose des Vosges. L'inconvénient majeur des briques de sables, c'est qu'elles fondent si elle ne sont pas protégées de la pluie...

Avec les conseils d'un amis charpentier (merci Fabrice !!), nous avons réalisé une charpente à un pan à l'aide de 4 grosses poutres montées sur un cadre en bois après avoir bien démaçonné les murs. Afin de permettre à l'eau de pluie de s'échapper, il est essentiel de prévoir une pente de toit d'au-moins 10°.
Nous avons ensuite couvert les poutres à l'aide d'un solide plancher en bois.

Cette porcherie devant se transformer en simple cabane à outils, j'ai préféré faire l'impasse sur l'isolation à base de polystyrène très dense (difficile à trouver pour une petite surface).

Nous avons réalisé ensuite, un encadrement en bois sur trois côtés de la toiture pour maintenir le futur substrat. Pour le dernier côté (celui par lequel s'échappera l'eau de pluie en excès), nous avons mis une sorte de grillage épais.

Entre temps, j'ai été voir un ami qui venait de réaliser un superbe bassin à poissons dans son jardin pour obtenir des informations en terme d'étanchéité. Sur la base de ces explications, nous sommes allées en jardinerie acheter une épaisse bâche en caoutchouc (pas en PVC pour des questions de résistance aux UV). Avant de la mettre en place, nous avons couvert chaque tête de vise utilisée pour fixer le plancher de chute de liner de piscine (données par notre super voisin, encore lui !!).

Une fois les différents revêtement en place, j'ai mis des cailloux au niveau du grillage pour assurer le drainage de l'eau de pluie et j'ai compléter le reste de l'espace avec du pouzzolane (en jardinerie) avant de terminer avec un mélange de pouzzolane et de terre.
Les plantes mises en place sont toutes issues de mes bordures sèches (sedum, joubarde, iris, fétuques bleues). Elle sont pour point commun de n'avoir besoin ni de beaucoup d'eau ni de beaucoup de terre pour s'installer.

Pour terminer l'aménagement, j'ai mis quelques tuiles empilées, des galets, du bois mort et des buches percées à destination des insectes qui souhaiteraient habiter les lieux...

Voici ce que cela donne au bout de quelques années :

Il est bien entendu nullement question pour moi d'effectuer la moindre intervention sur cette toiture une fois les choses mises en place. Certaines plantes ont dépéries dès le premier hiver, d'autres ont pris leurs marques. C'est très bien ainsi ! J'ai rendu sa liberté à ce lieu...

2 commentaires:

  1. Bonjour Bidule ;

    J'ai bien apprécié votre article qui nous partage une bonne expérience réalisation d'une toiture végétalisée qui vous apprend sûrement beaucoup de temps et d'effort. Seulement, cette technique de réalisation de toiture végétalisée ou toit vert se base sur des techniques d'installation et des principes à connaître ce qu'est impératif de consulter des spécialistes dans le domaine de toit vert pour prendre des conseils pratiques, comme ça l'effort sera bien partagé...

    Cette technique de toit végétal peu répandue en France est largement utilisée au Canada grâce à des spécialistes et experts dans le domaine de toiture comme par exemple Perron Couvreur depuis 1924 .

    Cette toiture verte peut accueillir différentes sortes de végétaux ( sédums, plantes herbacées, plantes grasses ou de rocaille ) et changera d'aspect en fonction des saisons et de la floraison de ces plantes.

    Pour information : l'épanouissement des plantes de toit végétal prend quelques années.

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    1. Bonjour,

      J'ai effectivement consulté des professionnels dans le domaine qui n'ont malheureusement pas été très ouverts et intéressés par un réalisation de petite taille.
      Si j'avais eu pour projet de couvrir une maison ou un bâtiment de la sorte, j'aurais laissé tomber. Par contre, pour une cabane de jardin, le risque était faible. J'ai bien sûr profité des conseils avisés d'un ami charpentier afin de bien calibrer la structure. Je me suis également documentée via un livre très explicite paru aux éditions "Terre Vivante" et via la revue "Les 4 saisons du jardinier".

      J'ai rencontré un mal fou pour trouver les matériaux chez les professionnels spécialisés en France pour finalement me tourner vers une simple jardinerie.

      Les plantes utilisées sont celles de mon jardin. Certaines n'ont pas survécu au premier hier, d'autres se sont installées et étalées pour notre plus grand bonheur à tous.

      Je suis ravie d'avoir persévéré dans mon idée et d'être allée au bout de mon projet. J'ai appris foule de choses. Je ne regrette rien.

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